JENNIFER POULMARC'H

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« VORTEX, visualisation d’un retour d’expérience. »

C 'est avoir passé un tabac ou se lever transpirante d’un cauchemar.
Sueurs froides qui vous coupent les mots.
Je voudrais bien les attraper, mais ils se rebiffent.
et se coincent au fond de la gorge.
S 'évaporent, se cachent.
Alors que voulez vous ?

Avec le pinceau gorgé de couleur,
ça coule tout seul.

Le corps alors commence à danser
Un geste vient et revient, naturellement
Et la douleur, faut la travailler. Ne pas la laisser tout gâcher.
Faut lui dire ; « attends, j’ai vu de la lumière !
Or, ne dort pas !»
C’est se dire sans détour.
Poser doucement la toile contre le mur.
Un peu en biais...Voilà ça tiens
Pas besoin de percer, mesurer
Justement tenu. Le pied à terre.
A taille humaine
Et aussi ce qu’il reste.
Lorsque cela a fini de couler.
Là au fond de la bâche.
Tout ces fluides se mélangent au fur et à mesure.
Sèchent et s’agglomèrent.
Et parfois, de petites formes émergent.
Ces résidus comme des bijoux organiques.
Prise avec l’appareil photographique, en exergue.
Je les replace en image, au pied de la toile.
Ca sort du mur comme si je ne voulais pas y être derrière.
Il faut peindre pour voir entre,
peindre et laisser écrire le corps en courbe.
Entre les images.
Entre la surface et moi.
Entre ciel et mer.
J’ai peints debout d’abord,
pour laisser aller.
Mais tout cela tiens du mur.
Comme un départ un repère dans l’espace,
une position à tenir.
Une position à affranchir.